PARTIE IV
Buenos Aires, Tigre
(21 au 28 décembre 2007)
 

Vendredi 21 décembre

Le paquebot Victoria, de Costa Croisières, nous précède dans le chenal qui mène à Buenos Aires.
A 8 heures nous touchons terre.

Dès notre arrivée au port, la douane monte à bord et liquide en 1 heure les formalités des 11 passagers et des 4 véhicules et nous descendons rapidement au Land.

A 10 heures nous sortons du port avec une autorisation de circuler en Argentine durant 240 jours (presque 8 mois). Aucun contrôle de la douane.
Au feu rouge, devant la gare, un homme vient nous saluer en français, disant qu’il voyage en Toyota. Puis avec Janine nous tournons au moins une heure pour trouver son hôtel, presque toutes les rues étant à sens unique, il faut parfois remonter très haut pour redescendre là où l’on veut aller. L’agglomération est aussi peuplée que celle de Paris et il y a énormément de circulation, un peu anarchique. C'est le début des grandes vacances et le moment aussi de faire les derniers achats de Noël. Il fait 35° dans le Land.
Midi. Nous partons en direction de Tigre en nous arrêtant à Carrefour. Quelques courses, repas à la cafeteria et un peu d’Internet pour signaler notre arrivée et téléphoner. La chaleur est écrasante, mais on ne va pas s’en plaindre, on l’a voulu !
Nous décidons de contacter d’abord un garage Land Rover, car Noël approche, pour savoir s’il pourra remplacer rapidement notre pot d’échappement. Bien sûr, c'est juste en dehors du plan, mais coup de chance, un beau Defender presque neuf s’arrête au feu rouge à notre hauteur. Pablo connaît le garage dont il est client et nous invite à le suivre, nous présente Fernando, le chef d’atelier. Ils n’ont pas la pièce mais nous verrons mercredi.

Garage LAND ROVER Monseñor Larrumba 1674/Martinez 1640 Silgrada, à San Isidro. GPS34°29'85''S 58°31426''W

Pablo veut nous mettre sur la route de Tigre et finalement nous emmène chez lui. Sa femme parle assez bien français, une de ses filles très bien. Boissons fraîches, la bière brune est merveilleuse. Il nous propose de nous inscrire sur le forum du Land Rover club argentin, ce que nous n’avions pas réussi à faire avant de quitter la maison, nous prend en photo devant le Land et nous met sur le site www.landroverclub.com.ar
10 minutes plus tard, déjà une réponse : quelqu’un demande des précisions sur le Land et voudrait voir l’intérieur. Nous indiquons notre site. Pablo nous assure qu’en cas de problème nous pourrons compter sur la solidarité entre Landistes.

Puis Pablo et Patricia nous invitent à dîner. Nous refusons pour arriver finalement au camping dans la nuit à 21 heures. Bonne surprise, nous sommes attendus, les Suisses qui partageaient notre table sur le cargo sont bien contents d'avoir trouvé le petit camping « L’Hirondelle » que nous leur avions indiqué. Ils sont là avec leur Toyota jaune et ont prévenu les propriétaires de notre venue. Les chiens aussi nous reconnaissent.

Accueil chaleureux de Beatriz et Angel, les propriétaires retraités que nous connaissons bien maintenant. Ils nous montrent leur album photos de visiteurs. Nous y reconnaissons des voyageurs et plusieurs de nos lecteurs. Nos amis argentins sont enchantés de la pub désintéréssée que nous leur avons faite dans notre livre.

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Samedi 22 décembre

10 heures. Je prends des photos. Le camping est vraiment « les pieds dans l’eau ». Le vent fait remonter l’eau du Rio de la Plata dans le Rio Lujan qui nous borde.
Les sillages des bateaux provoquent d’énormes vagues qui escaladent les berges. C’est un vrai salon nautique, certains sont très luxueux. Ca déborde maintenant sur le terrain qui peu à peu se couvre d’eau et chaque passage amène une nouvelle vague qui nous oblige à déménager pour gagner un endroit à peine plus haut. Heureusement il fait soleil. Puis nos amis suisses en Toyota jaune reviennent de commissions, assez inquiets car le chemin est recouvert de 30 cm d’eau au moins. Et c’est la seule issue. A la fin nous nous plaçons le plus haut possible et si le niveau monte encore de quelques centimètres, nous aurons les pneus dans l’eau. A présent il y a certainement 50 cm d’eau par endroits sur le chemin.

16 heures. Avec la marée le courant change de sens, le rio se vide et ça baisse de 30 cm en quelques heures. Le lendemain nous retrouvons le niveau habituel, 1,50 m plus bas. Avec la pleine lune les marées sont plus importantes.

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Dimanche 23 après-midi

Nous allons faire quelques courses au supermarché Disco, près de logements pour riches soigneusement isolés de la ville et des gens pauvres. On trouve tous les produits de luxe dans ce petit supermarché, des produits d’importation souvent français, de la moutarde et des fromages hors de prix, du vrai chocolat suisse…
On entend dire qu’à présent en Argentine il n’y a plus de classe moyenne. Il y a des riches, de plus en plus riches, des pauvres de plus en plus pauvres. Cela nous permet d’imaginer ce que risque de devenir la société française d’ici une décennie...
Le soir un couple en Toyota blanc de Lucerne arrive au camping. Ils voyagent ici depuis plus d’un an. Son conducteur nous avait dit quelques mots au feu rouge à notre descente du bateau. Nous préparons tous les six un asado. Un énorme morceau de bœuf fondant en bouche et des petites saucisses de porc. Nous avons renoncé aux tripes grillées, très appréciées ici mais peu ragoûtantes pour nous. Les pommes de terre sont cuites en papillottes dans la braise.

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Lundi 24 décembre

Au camping, l’eau du puits n’est pas potable. A la station-service nous faisons les pleins de gasoil (0,43 € le litre) et d’eau potable.

Nous sommes les invités d’honneur des propriétaires du camping pour le « réveillon », avec leur fils et son épouse. Très bon repas, mais les 4 chiens sont sous la table, tremblants à cause des pétards et des feux d’artifice de Noël. Nous offrons le champagne et recevons des cadeaux.
Sapin de Noël avec guirlandes électriques, crèche. Comme il n’y a pas de cheminée, une botte de feutrine rouge guidera le père Noël et les jouets seront bien là demain matin.

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NOËL Mardi 25 décembre

Depuis ce matin le camping s’est rempli. Nous sommes cernés par les voitures et les familles (parfois trois générations). Une cinquantaine de personnes profitent de la fraîcheur à l’ombre des arbres, au bord du rio.

De nouveau invités à 13 heures pour le repas familial, nous passons l’après-midi avec nos hôtes.
Ici comme chez nous, on passe Noël en famille, mais pourquoi pas dehors, puisque c’est l’été et les grandes vacances !
Sur chaque table ou dans les voitures une radio, avec des musiques différentes !

Les barbecues sont allumés, grands et petits pêchent des bagres, poissons aux moustaches immenses et aux nageoires très piquantes et dangereuses. L’eau du rio est salée.

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Mercredi 26 décembre

C'est le moment de rendre visite aux Petites sœurs Missionnaires de la Charité, à Tigre :
Hogar Santa Rosa Obra don Orione - Paseo Victoria 348
et de vider nos cantines chargées de vêtements et chaussures neufs ou en excellent état, de peluches, que nous avions collectés. Elles se chargeront de les répartir. Elles s’occupent surtout de jeunes trisomiques, probablement abandonnés. Elles nous font cadeau de trois personnages de crèche en tissu réalisés par une de leurs pensionnaires et nous bénissent...

Revenant sur terre, nous retournons au garage Land Rover. Le chef d'atelier n'a pas la pièce mais nous emmène chez un soudeur qui répare le tout soigneusement pour 100 pesos, soit 23 €.

Dans la vitrine d'un magasin de vêtements
le père Noël risque d’avoir chaud.

Dans les luxueux locaux du siège central de l’Automobile Club Argentin (ACA), nous tentons de nous renseigner pour adhérer. A un guichet on nous dit que les étrangers ne sont pas admis, à un autre on nous accepte comme étrangers puis on nous refuse car notre « camioneta es una casa rodante », traduisez camping-car. Si nous étions adhérents de l’automobile club de France, nous aurions eu droit à la réciprocité sans rien payer ici, mais pas pour un camping-car. Pourtant certains amis l’ont obtenue sans problème. Ici ils sont toujours aussi nuls. Ils ignorent aussi que les véhicules ayant des plaques étrangères payent en Argentine près des frontières le carburant plus cher que les Argentins. Ils n’ont jamais entendu parler d’étrangers ayant laissé leur véhicule en Argentine pour rentrer chez eux durant quelques mois. Ils ignorent aussi combien de temps mentionnent nos autorisations de circuler. Seule nouvelle intéressante : nous venons d’économiser 177 pesos, prix de la cotisation annuelle !

A l’agence de voyages Equinoxe (Callao 384) Jacques Ginguene est français et va nous recontacter pour nous proposer des billets d’avion A/R pour avril et octobre 2008.

Nous sommes impressionnés par le nombre de « cartoneros » qui sillonnent les rues de la capitale avec leur charrette à bras, fouillant les sacs poubelle à la recherche de tout ce qui peut se recycler ou même se manger. Parmi eux souvent des enfants. C’est effrayant. Comment un pays riche de toutes sortes de matières premières et de pétrole, à l’industrie développée, peut-il tolérer une telle misère ?

De retour à Tigre le ballet des bateaux à moteur, de la barque au cargo, en passant par les cabin cruisers de luxe ou les canoës se poursuit.

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Jeudi 27 décembre

Beatriz part faire ses courses avec la lancha, grosse vedette qui ici sert de bus. Dans le delta passagers et marchandises (et même le livreur de gaz) passent par le rio.

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Vendredi 28 décembre 2007

Ce matin il pleut. La température, agréable, devrait monter à 34° en fin de semaine, ce qui fait beaucoup pour nous.

Nous apprenons que le train des cartoneros, de Tigre à Buenos Aires est supprimé à partir de 2008. Il y aurait eu trop de vandalisme.

Des manifestations sont prévues demain à Buenos Aires par les piqueteros (piquets de grève).
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Nous partirons demain, en direction des Andes, du côté de Junin de los Andes, puis traverserons pour entrer au Chili.

La suite...

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