PARTIE VI
Villa La Angostura, San Carlos de Bariloche, Tronador,
Conflencia, Meliquina, Route des 7 Lacs
(10 au 17 janvier 2008)
 

Jeudi 10 janvier

A Villa La Angostura, jolie petite ville qui vit du tourisme, on compte beaucoup de descendants de Suisses et d’Allemands. Derrière une vitrine on fabrique du chocolat sous les yeux des badauds qui en bavent d’envie. Les odeurs de chocolat chaud finissent par convaincre les hésitants. Les glaces, dont certaines au chocolat suisse, sont délicieuses.
Nous sortons du cybercafé. Sur la route des vacances, Ricardo et sa famille, en Land Rover Discovery, nous attendent près du Land. Il est membre, comme nous, du club argentin de Land Rover et nous assure de son soutien si nous avons un problème. Il affirme que nous pouvons compter aussi sur celui des Landistes. Ils nous a vus sur le site argentin et se doutait qu’il nous rencontrerait un jour.

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Vendredi 11 janvier

Le centre de gravité du Land permettrait une inclinaison bien plus forte.

Nous quittons Villa La Angostura, longeons l’immense lac Nahuel Huapi bordé de très grands arbres. Camping rustique au bord du lac.

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Samedi 12 janvier

San Carlos de Bariloche, que nous n’aimons pas, nous déçoit toujours. Tout est factice ici, la ville veut se donner des allures de station bavaroise ou suisse (jusqu’aux saint-bernard sur la place qui posent pour les touristes).

Nous montons le soir au petit camping de Pampa Linda où nous étions venus il y a 4 ans, à quelques jours près. La piste étroite est toujours à sens unique alterné, elle longe le lac Mascardi puis monte dans une forêt d’arbres immenses, longe un rio bordé de lupins.

Au bout de la vallée, le Tronador avec ses glaciers (3 478 m) resplendit. Le petit camping champêtre est à 840 m d’altitude et la vue sur le cerro Tronador époustouflante.

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Dimanche 13 janvier

Ce matin, pluie fine, mais nous avons déroulé le store pour rester dehors à l’abri.
Alors que nous terminons notre repas près du Land, une jeune fille vient nous signaler qu’au restaurant en face, d’où elle vient, tout le monde a les yeux braqués sur nous (heureusement que nous mangeons proprement) et sur notre curieux véhicule. Quel succès !

C’est alors que Maître Corbeau, par l’odeur alléchée, sous l’aspect d’une dame d’un âge certain, vient nous trouver pour nous dire que son papa était né en France, mais elle ne sait pas où. Voyant notre boîte de camembert argentin, elle dit que c’est très bon mais très cher, et qu’elle aimerait bien en goûter un morceau. Il nous reste un peu de vin français dans la bouteille, nous lui en offrons volontiers et elle est aux anges. Certainement parlera-t-elle longtemps à ses amies des Français qui lui ont fait déguster un fromage comme on fait chez eux, arrosé d’un nectar à l’arôme inoubliable ! (Le camembert argentin est deux fois plus petit que le français, celui-là n’était pas mauvais mais pas assez fait.)

L’après-midi nous profitons du soleil pour monter encore sur 9 km. La piste dans la forêt passe sur de petits ponts de bois, la vue est magnifique sur les glaciers qui recouvrent la montagne !

On rencontre d’abord le glacier Ventisquero Negro, qui déverse ses glaces grises chargées de terre dans un petit lac.

Plus haut un sentier part du parking et mène au pied du Tronador, dans un cirque de montagnes où les cascades chutent sur plusieurs centaines de mètres. C’est grandiose.

Ce soir, nous comptions sur nos voisins de camping pour squatter leur feu et faire griller notre viande. Surprise, ce ne sont pas des Argentins mais un petit groupe de Français randonneurs, en voyage organisé par leur C.E., qui font un treck de 10 jours. Pas de chance pour eux, ils ont dû modifier leur parcours la semaine dernière à cause de la neige.

Votre serviteur en plein devoirs de vacances.

Des condors tournent au-dessus de nous en suivant les courants ascendants.

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Lundi 14 janvier

Aujourd’hui soleil, alors nous sortons notre cuiseur solaire, mais ça fait venir les nuages.
Depuis le camping nous entendons les explosions des blocs de glace qui s’effondrent parmi les 8 glaciers du Tronador (= Le Grondeur) distant d’une vingtaine de kilomètres. Il est situé sur la frontière et ses glaciers couvrent ses versants argentin et chilien.

Les campings disposent toujours de barbecues, le nôtre est beaucoup trop profond, et pour faire cuire notre kilo de viande, un régal, le doigt du cric Hi-Lift fait un contrepoids idéal.

Depuis le camping, belle promenade à pied jusqu’à une cascade par un sentier forestier.

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Mardi 15 janvier

De retour à Bariloche, nous allons faire faire la vidange et changer les filtres.


Une bonne route asphaltée longe le rio Limay jusqu’à Confluencia. Parfois un pêcheur de truites est dans l’eau jusqu’à la taille.
Confluencia, c’est inscrit sur la carte mais c’est seulement un hôtel et une station-service, au confluent de deux rios. Mais il n’y a plus de carburant. La Patagonie argentine n’arrive pas à faire face à la demande, en raison de l’afflux de touristes fuyant la chaleur estivale de Buenos Aires, du nombre croissant de Chiliens venant profiter des prix très avantageux des carburants, mais peut-être que les pressions exercées par le gouvernement argentin sur les compagnies pétrolières pour qu’elles baissent leurs prix a amené celles-ci à perturber la distribution ?

En face, au bord du rio, un bosquet accueille quelques campeurs de passage. Dans une Chevrolet Chevy vieille de 35 ans qui tracte une remorque bricolée à partir d’une 4L camionnette, c’est trois générations qui partent en vacances et dorment sous la tente.

Ambiance banjo, guitare et canoë

Sous-entendu, ne convient pas aux gros camping-cars.

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Mercredi 16 janvier

Tellement emballés par les paysages fantastiques de la piste qui mène à Meliquina, nous la reprenons dans l’autre sens. Au Paso de Cordoba nous profitons de la vue pour nous arrêter et déjeuner. Une voiture stoppe. Maria est professeur de français et enseigne à l’Alliance française de Buenos Aires. Elle parle sans aucun accent, alors qu’elle n’est jamais venue en France. Nous la félicitons, la remercions de ce qu’elle fait pour la francophonie et lui offrons un de nos livres.
Ils partent, font demi-tour pour revenir nous offrir une bouteille de champagne Chandon argentin.

Le panneau annonce un fringant cheval mais c’est le lapin Manchita que nous allons photographier, la mascotte d’Estanislao, chez les parents duquel nous étions déjà venus la semaine passée. Nous les retrouvons à la plage et prenons un bain vivifiant dans le lac.
Nous faisons la connaissance de Delia et Ruben, médecins chirurgiens neurologues. Elle apprend le français. Nous lui offrons notre livre.
Nous nous régalons d’un asado, préparé par Carlos.

Les panneaux routiers sont parfois fantaisistes. La pente est-elle si forte que le conducteur s’envole ?
Près d’une cascade, le parking est envahi de touristes. Un couple de Français, en voiture de location termine ses vacances. Ils achètent notre livre, ça les leur prolongera… et les nôtres aussi !
Nous rencontrons deux Français en camping-car au bord du lac Villarino, Dom et Pierre.
La Route des 7 Lacs est en pleins travaux et sera un jour asphaltée. Son tracé est amélioré mais la poussière, la tôle ondulée et les trous rendent le parcours éprouvant, malgré la beauté des paysages.

Nous avons chargé deux stoppeurs campeurs, frère et sœur, et passons la nuit au bord du lac Espejo dans un espace autorisé au camping.

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Vendredi 18 janvier

Villa La Angostura. Ici le gasoil est pour tout le monde au même prix (1,84 peso = 0,40 €). Dans d’autres villes frontalières, les prix des carburants pour véhicules portant des plaques étrangères sont majorés pour éviter que les Chiliens ne viennent faire le plein en Argentine (parfois ils venaient avec des jerricanes ou des fûts, c’est facile dans leurs pick-up) pour profiter du prix beaucoup plus intéressant ici.
A Bariloche, par exemple, le litre de gasoil passe de 1,80 pour les Argentins à 3 pesos pour les étrangers.

Le journal annonce que le Paris Dakar 2009 commencera le 3 janvier à Buenos Aires, comprendra 13 étapes et se terminera au Chili. Les discussions sont en cours.

La suite...

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