QUATRIEME VOYAGE EN AMERIQUE DU SUD


De Dakar à Salvador de Bahia, la traversée de l’Atlantique a duré 5 jours. Heureusement la mer était calme.

Nos journées à bord du Grande Buenos Aires s’écoulent paisiblement, rythmées par les repas 7°h°30, midi et 18 heures, occupées à lire au soleil, à classer les photos sur l’ordi, à marcher dans le vent sur le pont supérieur.

Nous avons aperçu plusieurs fois des dauphins sautant le long du cargo, des poissons volants à l’avant, et trop rapidement deux queues de baleines en longeant la côte brésilienne au nord de Rio.

Arrivés dans la nuit du lundi 3 novembre à Salvador de Bahia, nous avons quartier libre toute la journée.

Cette année, pas de paquebot de croisière et nous sommes proches du terminal maritime, de quartiers commerçants et du marché artisanal, très pittoresque. On y trouve beaucoup de peintures naïves, des figures monstrueuses, des poupées représentant des Bahianaises avec leurs robes volumineuses, des bois sculptés, du cuir et des pierres brutes ou polies.

L’ascenseur ultrarapide (elevator Lacerda) qui date de 1928, nous propulse en 20 secondes de 72 mètres dans la ville haute pour une piécette de 5 centavos.

Une Bahianaise, toute de blanc vêtue, propose dans la rue quelques en-cas, alors que d’autres nous capturent pour une photo moyennant une pièce.

Ici on restaure beaucoup de bâtiments anciens, le tourisme offre des débouchés.
Les rues pavées sont bordées des façades colorées des maisons coloniales.


L’église du Rosaire des Nègres.


De nombreuses églises sont de style baroque, comme celle de San Francisco dont le cloître présente quantité de scènes glorifiant la noblesse portugaise, réalisées en azulejos (carreaux de faïence peints).


Dans la rue se disputent de bruyantes parties de dominos.


Un peu plus bas, dans une rue voisine, un groupe de jeunes, qu’on entend de loin, jouent des percussions...


…alors que d’autres font une époustouflante démonstration de capoeira.


Nous retrouvons la statue vivante qui l’an dernier se faisait mordiller la chaussure par un chien qui n’avait rien trouvé d’autre à se mettre sous la dent ! L’homme est content que nous le reconnaissions et nous le remercions d’un petit billet.


Au coucher du soleil, nous nous installons à une terrasse proche de l’ascenseur pour déguster des glaces.


Le long du bâtiment de l’ascenseur, ce décor rappelle les principales productions du pays :
bois, cacao, pétrole, tabac, canne à sucre, etc.


Un mur peint nous délivre un message dont le sens nous échappe.


Nous quittons Salvador de Bahia dans la brume matinale, avec au loin la ville moderne.


A Rio de Janeiro, de nombreuses voitures neuves sont chargées, dont des Fiat Uno, qui ne se vendent plus en Europe depuis longtemps. Un peu de nostalgie pour notre fille et son mari qui en avaient une.


Dans le port de Rio, je tente vainement de me connecter à Internet en Wi-Fi, même dehors ça ne marche pas.


La taille des grues est impressionnante.


Le Pain de Sucre domine l’Atlantique de ses 400 mètres seulement,
alors que le christ du Corcovado veille sur la ville à plus de 700 m.


A ses pieds la plage de Copacabana est vide car l’orage menace.


Une île surgit dans la brume alors que nous nous éloignons de Rio.


Heureusement il fait beau, pas trop chaud. On arrive à tenir en plein soleil sur le pont 13, dans nos chaises de camping. La visibilité est bonne et les montagnes aux formes arrondies mais très pentues forment l’horizon.

C’est chouette d’être dehors en T-shirt au printemps, en novembre… Quand on pense que quand nous partons, certains nous souhaitent « Bon courage ! ».

La mer est comme un lac, heureusement ! Après 36 heures d’attente dans la baie parmi une trentaine de cargos, nous entrons dans le port de Santos, le plus important d’Amérique du Sud, qui dessert la ville très industrielle de Sao Paulo, 18 millions d’habitants, distante d’une soixantaine de kilomètres.

Avant Rio un cadet avait couru pour nous signaler une baleine, mais le temps de sortir, elle avait disparu.


En entrant dans le port de Santos, des dauphins nous accompagnent.


La ville moderne s’étend tout le long de la plage et les immeubles atteignent souvent 30 étages.


Les anciennes fortifications portugaises contrastent avec au loin un quartier de la ville moderne.


Sur le beaupré d’une goélette, un pirate, sabre au clair,
semble prêt à en découdre avec les touristes invités à monter à bord.


L’un des nombreux bacs qui font traverser l’estuaire.

Nous retrouvons le Grande Francia, un clone de notre navire, occupé à charger des véhicules dans le nouveau port roulier. Il remonte vers l’Europe et nous avait grillé la politesse alors que nous attendions notre tour pour entrer au port.

Nous rejoignons à la nuit tombante le même quai que l’an dernier.

C’est la nuit et nous n’allons pas à terre. Aller en ville nécessiterait de trouver un taxi et le samedi soir, dans ce port immense d’Amérique du Sud, ça risque d’être chaud…

Nous observons l’intense activité plutôt anarchique. Beaucoup de camions viennent chercher des containers.

Certains matelots partent en bordée.

Des voitures, dont les 3 petites Trabant de l’ex-Allemangne de l’Est sont déchargées, ainsi que des engins de travaux publics, dont une trentaine de pelleteuses sur chenilles métalliques. C’est du sport ! Par deux fois on frôle l’accident. C’est marée haute et notre pont-levis forme une bosse à son articulation centrale. Les chauffeurs essayaient de se placer bien dans l’axe du pont qui est métallique et strié de barres de fer antidérapantes pour les camions, mais qui font glisser les chenilles des pelleteuses. L’une d’elles part en crabe et glisse latéralement jusqu’à rejoindre le goudron du quai, pendant que les gens crient et que les piétons se sauvent. Plus tard, un chauffeur s’emmêle les commandes et part à l’assaut de la guérite avec le godet de sa pelleteuse, sans trop l’abîmer mais son occupant a décampé sans traîner. Elles sont à présent bien rangées dans le port.

Dimanche 9 novembre 7 h 30. En allant voir dehors nous constatons que notre pont-levis est déjà relevé et le navire prêt à partir.

Allons vite prendre notre petit déjeuner ! Comme d’habitude des petits pains encore chauds, cette fois du fromage, (parfois c’est du jambon ou des charcuteries), des espèces de pizzas moelleuses avec un coulis d’oignons et de poivrons, des petites portions de beurre et de différentes confitures. Nescafé (pour des Italiens passant par le Brésil, ils auraient pu trouver mieux !) ou du thé.

8 h 15. Le pilote est à bord et le remorqueur nous tire, tandis que les hélices latérales nous écartent du quai. Gagner la haute mer demande encore une bonne heure. Nous longeons les quais équipés de grues géantes, ou parfois des docks qui semblent abandonnés, plutôt minables. Des immeubles de 10 à 30 étages à perte de vue et parfois une église perdue au milieu.

Sur l’autre rive, des petites maisons, et même des baraques de bois misérables sur pilotis, qui contrastent avec les marinas plus loin, pleines de bateaux de plaisance dont certains sont luxueux. Les abords sont soigneusement entretenus avec gazon et palmiers bien alignés, et quelques tennis.

Un convoi exceptionnel transporte ce qui ressemble à un transformateur. La remorque est équipée d’au moins 80 roues. Le camion qui la tracte est lesté de blocs de béton impressionnants. Des hommes suivent à pied. J’espère qu’il ne venait pas de loin, car ils ont peut-être fait tout le parcours ainsi.

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